Le sport? c'est nul. Les filles? C'est chiant. Les tenues de sport? c'est naze. Pourquoi?
Parce que pour la quatrième fois cette année, ma cheville flanchait. A chaque fois, et je dis bien: a chaque fois, le médecin sportif de l'école me fait reprendre le sport avant la remise totale de mon entorse! J'en ai marre, ma claque, ras-le-bol, j'ai mal et une fois de plus, je me retrouve la dernière à pouvoir avancer dans les vestiaires pour tenter d'aller me doucher un peu. Cette fois-ci, c'est décidé, je me lave, me change, et file chez le médecin en ville. Marre de ce charlatant. A croire que ça l'éclate de voir les étudiants se blesser tous les deux mois.

A moins que ce ne soit ce prof de Volley qui aime le sadomasochisme et voir ses élève se claquer la gueule à terre? Peut-être... de toute façon, je ne peut pas me le piffer celui-là, avec son air de beau gosse qui sait que toutes les filles basiques tombent en pâmoison devant son corps d'athlète... nan, trop viking pour moi et puis la coupe en brosse, très peu pour ma pomme. Désolée le crétin-au-ballon, j'aime pas taper dans tes balles. Promis, le prochain trimestre, je me met à la danse, a la natation ou bien à un sport de combat tellement violent que je vais parfaire ma réputation de fille frigide, glauque et violente à pas venir faire chier.

Parce que mine de rien, quand on est goth, on a la paix. Si si, j'vous jure. Les mecs qui ne te connaissent pas encore te sifflent sur ton passage une fois, deux tout au plus mais jamais trois, j'peux vous le certifier. Ça éloigne les gêneur... et les pétasses blondes à forte poitrine qui pensent qu'en une incantation tu peux leur faire tomber toute leur crinière. Quels imbéciles! Comme si être goth voulait dire que je manipule de la magie... et comme si la magie existait...

Enfin bon... il est déjà dix-huit heure. Faut que je me grouille d'aller me laver. Enroulée dans ma serviette, mon sac de fringues à la main et mes écouteurs waterproof (que j'ai payer la peau de mon magnifique petit cul) dans les oreilles, j'vais prendre ma douche avec la musique de mon groupe préféré à balle dans les oreille... j'en connais les paroles latines par cœur, comme si je n'avais jamais eu à les apprendre.

Musique dans les écouteurs

J'entre alors dans la douche et referme la porte derrière moi. Comme d'hab' dans ce lycée, le verrou est cassé, et la porte ne ferme plus à clé. Tant pis, de toute façon à cette heure-ci il n'y a que moi. Je chante avec la musique, personne ne peut m'entendre, le pied. Je tourne le robinet pour faire sortir l'eau, d'abord froide, c'est tellement bon l'eau froide sur ma cheville. J'en frissonne. Puis j'ouvre alors le robinet d'eau chaude, bien chaude. Presque brûlante, c'est comme ça que le la préfère. Faisant de la vapeur dans ma cabine de douche. La musique m'emporte et alors que je prononce quelques paroles religieuses de la chanson, la lumière du vestiaire semble clignoter, avant de s'éteindre complètement. Je ne me pose pas de question, ce bahut est tellement vieux que le générateur doit encore faire des siennes. Tant pis, je me lave à la lueur de la lampe de sortie de secours. A cet instant là, je suis loin de me douter que c'est moi qui ait provoqué ce court circuit...

Tellement occupée que je ne vois rien et n'entends rien des petits bruits qui se font entendre dans le restant du vestiaire...

Pour ce qui était des cours d'éducation physique et sportives, Takumi n'avait pas vraiment de quoi décrocher la médaille d'or. Son truc à lui, c'était d'avantage les bouquins que les haltères. Ce n'était pas pour autant que ses compétences physiques étaient à estimer plus bas que terre. Ce qui lui manquait surtout pour vraiment être un bon sportif, c'était l'esprit sportif, la volonté de pousser toujours plus loin ses limites physiques. Lui n'avait toujours considéré ses cours que comme des défouloirs, pas vraiment de quoi pouvant lui servir pour la réussite de ses études en somme.

Seule consolation qu'il pouvait tirer de ces cours, c'était bien les tenues sportives qu'on leur prêtait pour faire les cours. Elles n'avaient rien de bien particulier pour un homme, mais pour ce qui était de la tenue féminine, c'était une autre paire de manche. Le haut comme le bas moulaient les formes de ses chères camarades de classe. Takumi n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler un pervers ou un obsédé, tout le contraire même; il était froid comme un glaçon, et toutes les déclarations que lui ont faites ses camarades se sont conclus par un non sec et glacial. Bref, mater les filles n'était pas un objectif pour lui, seulement pendant les cours, c'était probablement la seule chose agréable qu'il pouvait en tirer...

Le cours de sport des troisième année finissait, enfin! Takumi fut surement le premier à se précipiter vers la sortie. Et oui, ce cours de sport épuisant était le dernier de la journée. Une fois dehors, il soupira, même pas changer : ces cours l'énervaient tellement qu'il préférait sortir directement, vêtu de son uniforme de sport, son sac de cours sur le dos et celui de sport à la main. Il se changerait quand il serait à l'internat... Takumi marcha lentement, du à l'épuisement du cours de sport, mais aussi à l'épuisement mental : c'est vrai qu'il en fallait pour supporter un tel cours sans pour autant manifester son mécontentement d'y participer...

La première chose qu'il fit, c'est se diriger vers les douches, afin d'ôter cette désagréable sensation de son corps qui suintait. Arrivé dans les vestiaires, Takumi jeta son sac de cours et de sport sur le banc, avant d'ouvrir son casier et les ranger à l'intérieur, prenant au passage une serviette propre, avant de se déshabiller lentement, finissant nu. Il s'apprêtait à ôter son pendentif, héritage familiale, mais une étrange sensation se fit percevoir en lui, un malaise, si fréquent en ce moment... Comme si quelque chose pouvait le menaçait. Ce n'était pas bien précis, mais c'était la sensation qu'il éprouvait à chaque fois. Après mûrs réflexions, Takumi se dit que de toute façon, il ne craignait pas l'eau ce pendentif, alors ça ne coûtait rien de le garder sur soit.

Serviette autour de la taille, Takumi marcha alors vers la douche, et quand il rentra, il s'étonna de voir que la lumière était éteinte. Étrange, personne n'aurait idée de se doucher dans le noir... Car quelqu'un il y avait, à la voix féminine qu'il entendait chanter et au bruit de l'eau s'écoulant.

" ... Excuse-moi, qui que tu sois. " dit-il de sa voix froide. " Je ne voudrais pas te déranger, mais pourrais-tu me dire précisément où tu es? Ça m'évitera de te toucher par mégarde... "